Ngodi‑Bakoko : quand l’horizon lointain devient porte du progrès
- torah
- 23 juin
- 2 min de lecture

Autrefois village reculé, défiant la ville, Ngodi‑Bakoko s’est aujourd’hui mué en quartier vibrant à la périphérie est de Douala, à la croisée de l’ancien et du nouveau. Jadis refuge silencieux, il est désormais pôle économique dynamique, rassemblant les énergies de populations venues des quatre coins du Cameroun.
De l’exil à l’intégration
Perché à la “sortie” de Douala, Ngodi‑Bakoko était isolé, protégé de l’effervescence urbaine. Mais l’urbanisation galopante l’a progressivement absorbé. Ce village s’est urbanisé, ses ruelles sont devenues rues, ses habitations ont laissé place à des ensembles diversifiés, et ses horizons champêtres ont été longuement remplacés par des enchevêtrements de béton, de filets routiers… et d’embouteillages.
Voies nouvelles et embouteillages connus
Le quartier pâtit aujourd’hui d’une réputation singulière : celle de point de congestion majeur à l’est de Douala. Les embouteillages, parfois monstrueux, y ralentissent le souffle de la ville, jusqu’à trois heures pour dix kilomètres, disent certains témoignages Pour les habitants, quitter Ngodi‑Bakoko signifie planifier l’heure exacte de départ, jouer avec le trafic, et accepter que le rythme de la métropole puisse dicter leur quotidien.
Pourtant, un chantier d’envergure est à l’œuvre : la construction d’une nouvelle route pénétrante, aux trois voies structurantes. Ce coup de modernité transforme peu à peu le quartier, le reliant mieux au reste de la ville, en facilitant les déplacements et en réduisant les frictions du trafic . Celui qui part de Ngodi‑Bakoko aujourd’hui ne quitte plus une zone périphérique oubliée, mais un point d’appui pour circuler vers le cœur urbain ou les villes intérieures.
Métamorphose en grand pôle économique
Grâce à ces liaisons améliorées, Ngodi‑Bakoko est devenu bien plus qu’un couloir urbain. Il est le nœud économique entre la capitale économique du pays et les régions intérieures. Sa population, initialement restreinte, s’est étoffée d’origines diverses : autochtones du Littoral, et des peuples de tout le Cameroun. Le quartier accueille désormais de petits commerces, ateliers, services de proximité, et une offre résidentielle variée, enveloppés par une population urbaine et solidaire, reflet fidèle du Cameroun d’aujourd’hui.
Chaleur humaine et renouveau collectif
Malgré la rudesse du bitume et l’écho des klaxons, Ngodi‑Bakoko conserve une âme vibrante. Les visages sont ouverts, des salutations fusent, on échange, on s’entraide. Entre le marché informel et les lieux de vie communautaires, l’esprit du village subsiste : un esprit de solidarité et de convivialité.
Les défis sont nombreux: insuffisance d’éclairage, faiblesse des infrastructures publiques, mais l’énergie est là : celle d’une collectivité dynamique libre de ses aspirations, unie par l‘espoir d’un quotidien meilleur.
Ngodi‑Bakoko : du village au carrefour d’un avenir partagé
Ce n’est plus un simple hameau isolé : Ngodi‑Bakoko est aujourd’hui un microcosme de transition, une porte semi-urbaine où le passé rural et les enjeux urbains cohabitent avec intensité.
Et demain ? Grâce à la pénétrante achevée, à la diversité de ses habitants et à son esprit fédérateur, le quartier pourrait incarner l’un des laboratoires les plus prometteurs de l’intégration économique et sociale de Douala. Il rappelle à chacun que le progrès d’un territoire ne se mesure pas seulement à son bitume, mais à la cohésion de ses visages et à l’élan de ses habitants.
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